Plus de 7 millions de personnes ont fui l’Ukraine vers l’Europe depuis le début de la guerre, le 24 février 2022, et selon les estimations, la moitié d’entre elles seraient des enfants. Les systèmes éducatifs des pays d’accueil doivent ainsi assumer des responsabilités supplémentaires en fournissant un espace et des conditions qui permettent à ces enfants nouvellement arrivés d’apprendre et de s’épanouir. Bien que l’afflux actuel de réfugiés dans l’UE ne soit pas un phénomène nouveau, le nombre d’enfants et d’adolescents arrivant d’Ukraine est sans précédent en termes d’ampleur dans un laps de temps aussi court. Dans ce contexte, les États membres de l’UE sont mis au défi d’inclure rapidement des enfants issus d’un autre pays, de prendre en charge leurs besoins spécifiques et de les aider à se familiariser avec un nouvel environnement. En outre, ces enfants ont besoin de soutien pour apprendre une nouvelle langue et maintenir leur niveau de compétence dans leur langue maternelle. L’Union européenne a pris très tôt la décision d’activer son système de protection temporaire. Cette caractéristique sans précédent de la crise des réfugiés actuelle permet aux millions de personnes fuyant la guerre en Ukraine de bénéficier de mesures harmonisées de protection des droits. Les pays de l’UE accordent l’accès à leurs systèmes éducatifs aux personnes de moins de 18 ans qui bénéficient du statut de protection temporaire, dans les mêmes conditions que leurs propres ressortissants et les citoyens de l’UE. Étant donné la grande diversité de pratiques inspirantes en Europe en matière d’inclusion dans les écoles des enfants migrants nouvellement arrivés et des enfants issus de l’immigration, il est important de faire le point et de tirer des enseignements de ces exemples.
L’objectif du nouveau rapport est de recenser (de manière non exhaustive) les pratiques émergentes en matière d’enseignement des langues pour répondre aux besoins linguistiques des enfants fuyant l’Ukraine et d’autres pays, ainsi que de documenter certaines approches existantes de l’enseignement des langues qui peuvent être rapidement adoptées pour soutenir l’intégration des enfants ukrainiens et d’autres réfugiés. Le document étudie également un certain nombre de conditions systémiques qu’il convient d’entretenir afin de créer, à long terme, des systèmes scolaires linguistiquement inclusifs qui accueillent et soutiennent le développement linguistique individuel de tous les enfants dont la langue d’origine est différente, y compris les apprenants migrants et réfugiés qui arriveront dans le futur.