L'équité est le facteur déterminant qui garantit la qualité de l'éducation pour tous les apprenants, quelle que soit leur origine, et est considérée comme un élément essentiel pour assurer la justice sociale[1]. Malgré les efforts déployés pour mettre en place des systèmes éducatifs adaptés à tous[2], les tentatives visant à intégrer les élèves vulnérables dans l'éducation en Europe sont toujours au point mort. L'évolution rapide du climat mondial exige de prompts ajustements au niveau des écoles, qui ne sont pas suffisamment encouragées en ce sens. Les salles de classe européennes sont également de plus en plus hétérogènes, et de nombreux enseignants restent mal préparés à relever ce défi[3].
Étant donné que les élèves vulnérables présentent le risque de « prendre du retard », des pratiques innovantes en matière d'éducation sont indiquées pour répondre aux besoins des apprenants actuels. Élaboration de systèmes éducatifs flexibles et interactifs, utilisation de nouvelles approches d'apprentissage et d'enseignement, réexamen des rôles et des acteurs traditionnels de l'éducation, ou encore ouverture de l'éducation à un plus large éventail de parties prenantes et de communautés – toutes ces pratiques sont de plus en plus utilisées dans les salles de classe européennes[4]. Ce faisant, on améliore les résultats d'apprentissage, on renforce l'égalité et l'équité et on stimule une efficacité accrue dans l'offre d'éducation[5]. Les pratiques innovantes sont également liées à l'introduction de la technologie dans les salles de classe, qui rend l'apprentissage intéressant et attrayant, et contribue à l'acquisition de compétences technologiques qui préparent les élèves à l'avenir. Cependant, les enseignants sont encore souvent dans l'incapacité de trouver une bonne façon d'utiliser la technologie pour soutenir le changement pédagogique, principalement en raison d'un manque de compétences numériques[6].
Afin de garantir l'accès des élèves vulnérables à l'éducation, des programmes ciblés axés sur l'éducation et l'accueil équitable et de qualité de la petite enfance, ainsi que sur l'enseignement primaire, sont de plus en plus répandus[7]. Les données indiquent que les programmes d'intervention précoce ciblant les enfants défavorisés présentent un fort potentiel d'amélioration de l'équité[8].
La diversité croissante des salles de classe européennes a également conduit à l'introduction de pratiques innovantes dans l'éducation, telles que l'enseignement interculturel et multilingue. Les enseignants comme les élèves sont motivés pour développer des compétences générales en rapport avec les différentes croyances et les différences culturelles et socio-économiques au sein des populations européennes[9].
Le manque d'équité dans l'éducation peut être encore amélioré en favorisant la bonne gouvernance des écoles à un échelon central. Pour ce faire, des fonds sont distribués afin d'aider à promouvoir l'innovation et à avoir un impact positif sur la qualité de l'offre éducative. Les incitations financières sont complétées par des cadres politiques tournés vers l'avenir, qui encouragent la répartition des responsabilités en matière de gouvernance scolaire, et les écoles bénéficient de plus en plus d'une autonomie soutenue par des mécanismes de responsabilisation[10].
L'équité doit être atteinte dès les premiers stades de l'éducation. Les décideurs politiques devraient donc envisager de fixer des objectifs d'équité dès le début de l'éducation d'un enfant, afin d'éviter les faibles résultats scolaires et le décrochage scolaire. Dans le cadre de ce processus, les systèmes éducatifs devraient fournir un soutien personnalisé aux élèves qui risquent de « prendre du retard ». Le processus devrait également tenir compte de la diversité croissante des classes européennes.
Il convient de promouvoir des pratiques innovantes en matière d'éducation, fondées sur des approches interactives et centrées sur l'apprenant[11]. Les décideurs politiques devraient reconnaître qu'il est possible de promouvoir un climat propice à l'innovation dans les écoles en offrant des incitations financières et en déléguant la gouvernance aux écoles. En outre, des incitations financières flexibles doivent être envisagées afin de promouvoir l'expérimentation de pratiques innovantes dans l'éducation.
Les recherches montrent que les politiques et les approches « taille unique » ne répondent pas aux besoins spécifiques de chaque contexte. Les solutions doivent être souples et tenir compte des besoins des populations et des communautés locales[12].